La entrada folklórica universitaria de Cochabamba

Publié le 27 Septembre 2012

La entrada folklórica universitaria de Cochabamba

Ce Samedi 22 Septembre était un beau lendemain : celui de la fête du printemps, de l’amour et des étudiants. En outre, le jour parfait pour l’ouverture de la 15ème édition de la « entrada folklórica universitaria ». En plus, le lieu idéal : Cochabamba, la « ville du printemps éternel ».

Difficile pour moi de traduire cet évènement puisqu’il n’en existe pas de semblable en France. Pour résumer, il s’agit d’associations universitaires boliviennes qui se réunissent dans le but d’effectuer des démonstrations de danses folkloriques, spécifiques à chaque région. Du Béni à Potosi et de Santa Cruz à La Paz : tous ont fait le déplacement.

Pour nous qui sommes habituées aux quatre pas de danses des étudiants en boîte le Jeudi soir, c’est un dépaysement absolu. Chaque université présente un groupe d’étudiants qui dansent, chantent et jouent parfois la musique rythmant les mouvements. Le défilé débute en début d’après-midi, traverse sans interruption une bonne partie du centre ville, pour arriver plusieurs heures plus tard dans l’ambiance nocturne de Cochabamba. De chaque côté de l’avenue, des chaises accueillent les nombreux touristes et habitants présents : c’est un véritable spectacle !

Les étudiants organisateurs revendiquent un moment de culture, de rencontres, d’union et mettent en relief l’affirmation d’une identité nationale comme régionale. Il y a quasiment autant de garçons que de filles, et une impression générale se dégage rapidement : des couleurs, du rythme et de la joie. D’ailleurs, alors que nous sommes réticentes à les prendre en photo au début, nous comprenons vite qu’il s’agit en fait d’une fierté pour eux : que de poses, de sourires et d’invitations à danser ! Très vite, le rythme endiablé se répand dans toute l’assemblée, et moi, soudainement très timide, j’admire la beauté des jeunes filles qui rivalisent d’élégance et de grâce.

Chaque danse est un véritable concentré d’histoire et de culture. Pour cette raison, je vais tenter de vous faire une petite description de chaque danse traditionnelle, et je m’excuse par avance pour les éventuelles erreurs ou imprécisions…

Taquirari

La danse est originaire de l’Orient Bolivien, et notamment des villes de Santa Cruz, du Béni et Pando. Elle revêt des influences indigènes et ethniques évidentes, puisqu’elle puise ses pas et sa musique dans le traditionnel « rituel de la flèche » (« takirikire »). Il s’agissait d’une danse en honneur aux dieux de la chasse, effectuée par la tribu avant que les hommes ne partent à la recherche des animaux. Par la suite, la colonisation va faire évoluer cette danse, sur le plan des costumes ou du rythme, plus adaptés aux rituels catholiques.

Essentiellement improvisée, c’est une danse très joyeuse et festive. Le costume est adapté à la chaleur des tropiques : pour les hommes, un pantalon et une chemise blanche. Pour les femmes, le traditionnel « Tipoy » (robe blanche, ample et sans manches), orné de fleurs avec la couleur représentative de leur région d’origine.

La entrada folklórica universitaria de Cochabamba
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Saya-AfroBolivar -

Originaire de La Paz (zone de « Las Yungas »), cette danse est un concentré de la culture afro-andine. Le rythme de la musique est sensé représenter les battements du cœur, mais également le rythme donné par le « caporal » (le contremaître donnant les coups de fouet pour rythmer le travail des esclaves). Pour se faire, le groupe de danse est toujours accompagné par des tambours et par des chants en espagnol.

Il s’agit donc d’une danse qui est née de la fusion entre cultures africaines, aymaras et espagnoles. Elle représente un mélange de sentiments contradictoires, qu’il s’agisse de la tristesse ou de la joie. Longtemps délaissée, la danse a été relancée par les étudiants en 1982 lors d’une représentation populaire. Aujourd’hui, on parle même de « mouvement culturel de la Saya en Bolivia ».

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Baile de los Tinkus –

“Tinkus” signifie « encuentro » (rencontre) en quechua. Elle tire ses origines d’une cérémonie traditionnelle du nord de Potosi, durant laquelle les paysans de deux provinces se rencontraient pour des duels publics (à coups de poings et de pieds), durant un jour. C’est une tradition datant de l’époque précolombienne en honneur à la vierge de la terre Pachamana.

Cette danse constitue donc une démonstration de force, avec des femmes et des hommes qui se présentent sur deux lignes et unissent leurs forces pour le combat (on peut y voir des combats fictifs récurrents).

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Chacarera –

Cette danse en couple, originaire d’Argentine, ne se danse que dans le Sud de la Bolivie (à la frontière argentine). Chaque région revendique des caractéristiques particulières, mais toutes reposent sur une musique rythmée par tambours, guitares et violons. Elle s’effectue en file ou en étoile : les garçons sont d’un côté et les filles de l’autre. Il s’agit d’une danse d’improvisation qui repose sur des pas de valse. Néanmoins, beaucoup de pas sont récurrents : el « giro » (petit tour), la « vuelta redonda » (grand tour où les partenaires échangent), « zarandeo » (la fille fait tournoyer sa jupe)...

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Baile d’Aquile –

« Aquile » est une ville du département de Cochabamba. La danse est basée sur l’instrument « charango », typique de la ville (instrument de musique à cordes pincées).

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Baile de los «mineros »

Cette danse est originaire de la principale région minière du pays : Potosi (et ses fameuses mines d’argent). Une des danses se fait en vêtements de travail (jean et chemise), avec de faux marteaux. Le groupe de danseurs est devancé par le « tío », soit le diable protecteur des mines : dans la réalité, tous les miniers et leurs familles lui déposent régulièrement des offrandes à l’entrée de la mine.

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Caporales –

C’est sans doute la danse la plus connue en Bolivie (mais pas nécessairement la plus pratiquée). Basée sur la culture africaine, elle est le reflet de la force et de l’autorité des « caporales », (les contremaitres des esclaves noirs qui furent amenés en Bolivie à l’époque de la colonisation espagnole). Les femmes sont vêtues de robes courtes (et brillantes) avec danse très sensuelle et élégante. A côté, les hommes sont vêtus de lourds et beaux costumes, dansent de façon énergique et virile, tout en faisant des figures acrobatiques. Je vous laisse admirer..

Rédigé par Adeline

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